Welcome to Alaska

17 juillet 2019. 14h de vol: Montréal => Calgary => Seattle => Anchorage. Il est 2h du matin, nous sommes épuisés par ce long trajet, mais aucun soucis avec la douane, les vélos sont là et en bon état, puis surtout nous y sommes … Nous sommes en Alaska.

À Anchorage plus précisément, la plus grande ville de l’état. Nous sommes attendu par Jim et son pick-up rouge, notre hôte pour ces prochains jours. Après une grosse nuit de sommeil, nous découvrons cette grande famille composée de Jim & Bernice, leurs 2 filles Omi et Elise, les 3 chiens: Merlin, Hershel et Ella, le chat Teddy, les 3 lapins, les 7 poules et enfin les 3 oiseaux. Autant dire que c’est animé! Premier jour, nous sommes mis dans le bain de suite par une formation sur “Comment réagir en cas de rencontre avec un grizzly ou un orignal”. Conseils, mises en garde, achat de spray anti ours, la totale! Info étonnante: Bien que moins dangereux que les ours, les orignaux sont plus agressifs, ils blessent bien plus de monde par année que les ours!

Au final nous passons 3 jours chez eux à remonter les vélos, commencer à prévoir la suite, déshydrater de la nourriture avant de prendre la route vers le sud de l’alaska. Pour l’instant en auto-stop, nos vélos restent ici à Anchorage, retour prévu dans 5 jours.

 

« Be prepared to Stop »

 

C’est donc en auto-stop que nous partons découvrir la péninsule de Kenai. Pourquoi en stop? Tout simplement car ici les distances sont énormes et que ce n’est pas sur notre itinéraire. Le stop en Alaska est assez facile: 5 jours, 1000km et des rencontres avec de belles personnalités. Pour vous donner un apperçu: Helen, militaire, chasseuse-pêcheuse, autocollant Trump sur le pick-up, qui nous aura raconté 1000 anecotes et offert du vin maison et du saumon pêché et fumé sur place par ses soins. Ann, OH MY GOSH, elle arrête pas, 6 à la minute, tout est “OMG”. À chaque pick-up son ambiance!

On fera 3 arrêts : Hope, petit village de pêcheurs où on trouve un endroit prestige pour placer la tente, en bord d’océan et au pied des montagnes.
Vient ensuite la ville de Homer, on est hébergés par 2 hippies ultra cool, Debi et Charlie, on dort dans une cabane au fond du jardin avec vue sur l’océan, construite par leurs soins. Ils nous accueillent à coeurs et bras ouverts.
On termine cette visite de la péninsule par la ville de Seward et par une rando de 20km qui nous mène au Exit Glacier, tout au dessus : des sommets glacés à perte de vue alors qu’en bas on se promène en t-shirt. C’est magique, on en prend plein les yeux.

Après le stop, vient le vélo

Nous faisons nos premiers coups de pédales le 29Juillet, c’est tellement excitant. Jim & Omi nous accompagnent pour les premiers kilomètres. Après avoir partagé une dernière pizza, il est temps pour nous de voler de nos propre ailes…via l’autoroute. Direct dans le bain. 20km sur la bande d’arrêt d’urgence, à se faire frôler les mollets par les camions. Mais pas le choix, bienvenue en Amérique. Nous allons devoir suivre les grands axes pour traverser le pays, ici il y a très peu de routes secondaires. C’est donc sur le côté des grands axes que nous avancerons.

Les jours se suivent, nous commençons à prendre nos marques, à trouver notre rythme. Nous avançons en musique, sans trop forcer. C’est nos premiers jours, on y va doucement. Plus on avance, plus les distances entres les villages s’étirent, la nature se fait plus présente et les paysages se font plus beaux. Le traffic aussi diminue (excepté celui des gros RV), la route nous appartient. Nos premières douleurs apparaissent: le dos, des fourmis dans les mains, mais aucune courbature à déclarer. Nous avons le temps, principalement car les journées sont longues: le soleil se couche à 23h30, laisse place à une nuit lumineuse pour réapparaître à 4h30 du matin. Chaque soir on installe notre campement en bord de rivière, il y en a plein ici, c’est juste une question de choix. On passe nos premières nuits à se faire réveiller par les orignaux (ou les ours?) qui tournent autour de la tente, c’est déstabilisant!

Même si notre objectif est de partir vers le sud du continent, pour l’instant nous roulons plein nord, pour découvrir Denali National Park. C’est le parc le plus célèbre et le plus visité d’Alaska. Il est aussi connu pour abriter le Mont Denali, le plus haut sommet d’Amérique du Nord. Bref, c’est un incontournable!

IL PLEUT, IL PLEUT BERGÈRE

1ier août, réveil pluvieux, nous allons découvrir le bonheur de rouler sous la pluie. Nous enfilons notre parure waterproof et c’est parti. Nous avançons dans une brume qui couvre tout, terminé la vue sur les montagnes. Seulement celle des RV qui nous arrosent sur leur passage. 1 jour, 2 jours, 3 jours, la pluie continue et ne s’arrête pas.

On atteint Denali, contents du chemin parcouru mais épuisés par ces journées en mode “automatique”, à avancer comme des robots  jusqu’à trouver un bout de toit pour manger ou dormir. Parc payant, camping payant et pas vraiment prévu pour le visiteur sans camping-car…on déchante un peu. Surtout que la météo s’annonce pluvieuse pour encore plusieurs jours. Nous pensions découvrir le parc à vélo, mais les conditions climatiques changent notre programme. L’idée de partir sur des pistes isolées boueuses, sous une pluie continue ne nous enchante pas. Impossible aussi de faire du stop car le parc est interdit aux voitures, c’est donc en navette que nous découvrirons le parc. 

C’est un peu abasourdis qu’on découvre le parc. Les paysages sont à couper le souffle, même malgré le temps maussade. Montagnes, forêts, lacs et glaciers, le tout s’enchaîne et se superpose. Le tableau est superbe. Et le mauvais temps fait sortir les animaux en masse, qui se cachent normalement lorsqu’il fait trop chaud. Le système de navette est assez cool finalement, le chauffeur est super sympa et connait le parc par coeur. A chaque rencontre sauvage, le bus s’arrête et nous laisse observer cerfs, moutons, grizzlys et caribous dans leur habitat naturel. On en prend plein la vue. Soyons honnêtes, nous aurions largement préféré découvrir tout ça à notre manière, sur nos vélos. Le bus est bondé et chaque arrêt fait un effet safari qui nous déplait. Mais c’est comme ça, au moins les jambes se reposent et la magie du parc opère.

Retour au campement, tout est trempé. Notre faute, nous avons mal placé la bâche, et l’eau s’est infiltrée sous la tente. Nous étions sensés reprendre la route le lendemain, mais là, c’est la goutte d’eau. Nous avons vraiment besoin d’une pause sèche. Nous trouvons en urgence un hébergement et de quoi se poser 1 jour/2 nuits.

Chose faite. Nous écrivons cette article au sec depuis un café et sommes hébergés gratuitement dans une petite caravane perdue dans la forêt. Cette petite pause nous fait un bien fou, la météo s’annonce meilleure pour les prochains jours. On a déjà hâte de la suite.

 


 

 

Anecdotes

 

  • La douane nous a pris notre brûleur, alors qu’il était…en soute! Pas le gaz, le brûleur!
  • C’est fascinant à quel point les américains sont américains, nottament sur tout ce qui est motorisé (ça, on ne va pas le traduire).
  • Daisy a eu droit, lors de la douche quotidienne dans un lac, à sa première expérience de sangsue. Un vrai plaisir.
  • Journée record : 116km.